Le lieu de l’envol, Jericó
Jericó est un village colombien fondé en 1851. Il se trouve dans la partie occidentale de la cordillère des Andes, dans le Sud-Ouest du département d’Antioquia. C’est une région montagneuse qui culmine à 2500 mètres d’altitude.
Ce petit endroit niché dans les montagnes a donné naissance à une grande effervescence intellectuelle. Une communauté sensible à la culture, en particulier la littérature et la poésie, s’est constituée sous l’influence des communautés religieuses européennes qui se sont chargées de l’éducation dans le village, transmettant d’exigeantes valeurs religieuses et morales. Ce qui a valu à Jericó le surnom d’« Athènes du Sud-Ouest d’Antioquia ». Il a également été le berceau de grandes familles pionnières de la culture et de l’industrie.
Jericó, dans son intimité, laisse apparaître une valse de temps convergents : un temps qui perdure et un autre qui s’adapte et se transforme. De l’extérieur, on observe la vie d’un village ordinaire, avec son marché le dimanche, ses joies caractéristiques, mais quand, invités à entrer, on entrouvre les fenêtres et les portes, on pénètre dans un autre temps. Un temps immobile et solennel qui habite la moindre expérience, le moindre espace, ornement ou objet. Le village regorge de témoignages vivants de l’influence européenne et de l’esthétique, de la sensibilité et des valeurs du début du XXe siècle.
En 2013, Mère Laura, née dans le village en 1874, a été canonisée, devenant ainsi la première femme à l’être en Colombie. Avoir sa propre sainte et patronne est un événement extraordinaire, motif de grand orgueil pour le village de Jericó.
Cette distinction spirituelle vient s’ajouter à la magie enchanteresse de ce village aux façades colorées sur lesquelles on peut lire les noms de ses chers poètes trônant au coin des rues. On parcourt ses rues en respirant l’air vivifiant de la cordillère. Ainsi, on vit au rythme du coeur de ses habitants.